The Rocky Horror Picture Show
9 octobre 2024 à 19h
Séance spéciale animée, en partenariat avec le festival
VUES D'EN FACE, avec la troupe THE DEADLY STINGS
⭕Tarification spéciale :
Adhérents : 8€
Non-adhérents : 10€
Vous pouvez prendre vos places en ligne via Hello Asso et le lien suivant : COMPLET
https://www.helloasso.com/associations/le-cine-club-de-grenoble
Il restera des places disponibles en caisse le jour de la séance.
Jim Sharman, GB/USA, 1975, 98 min
Un jeune couple, la nuit, l’orage, un manoir dans lequel un
scientifique travesti se livre à de bien étranges expériences…
D’après la comédie musicale éponyme, un opéra glam-rock
horrifique plein d’énergie et de drôlerie. Un film devenu culte.
Et peut-être d’autres surprises encore dans la salle…
Bande annonce
Fiche du film
Critiques :
Le journal du Dr Orlof - 2009
Prenons congé temporairement de Jacques Demy mais ne nous éloignons pas pour autant de la comédie musicale en s'acoquinant aujourd'hui avec le cultissime The rocky horror show, sans doute le plus délirant des opéras rock jamais composé.
J'ai horreur de l'expression « film culte », utilisée à toutes les sauces et surtout pour désigner des films dont le seul mérite est d'avoir eu du succès. Or faire de Bienvenue chez les Ch'tis un « film culte » est un contresens total. Si culte il peut y avoir, c'est avec des œuvres confidentielles et réservées à un public averti, n'ayant fonctionné que sur le bouche à oreille. Alors comment désigner autrement un film comme le Rocky qui fut diffusé pendant de longues années dans la même salle parisienne, rassemblant chaque soir une tripotée de (nombreux) fidèles déguisés[1], connaissant par cœur les dialogues et chansons et n'hésitant pas à jeter du riz et de l'eau dans la salle aux moments adéquats du film ?
Devant un tel culte, le film de Jim Sharman outrepasse bien évidemment tout jugement « critique » qu'on pourrait éventuellement lui accoler. Même s'il possède énormément de qualités intrinsèques, ce n'est pas non plus, « objectivement », un chef-d'œuvre. A ce titre, la séquence d'ouverture du film est assez calamiteuse, montée à la truelle et, par manque de chance, un micro entre même dans le champ dans la copie dont je dispose. De la même manière, revu 30 ans après sa sortie (c'est la troisième ou quatrième fois que je le vois), certains de ses aspects ont un peu vieilli. L'exubérance hédoniste que le film exalte avec beaucoup de santé a été tellement avilie et trahie par la rapacité marchande qu'on se prend à songer que la belle chanson « Don't dream it, be it » pourrait faire office aujourd'hui de n'importe quel slogan publicitaire pour une marque de chaussures de sport.
Pour ceux qui ne connaîtraient pas le thème et le ton de ce film (ça existe ?), disons qu'il s'agit d'une relecture du mythe de Frankenstein à la sauce comédie musicale rock et gay. Brad et Janet sont deux jeunes fiancés qui, après une panne de voiture en pleine forêt, vont sonner à la porte d'un mystérieux château où officie Frank N.Furter, un travesti fougueux qui vient de créer sa propre créature : Rocky, une espèce de culturiste blond et huileux... Je laisse à ceux qui auraient la chance de voir pour la première fois ce film le plaisir de découvrir les rebondissements d'une intrigue qui part de plus en plus en sucette jusqu'à un final délirant à souhait.
The rocky horror picture show est un hommage à la comédie musicale (alternance maîtrisée et plutôt malignes des passages dialogués et des morceaux musicaux, habilement chorégraphiés) mais également à toute la mythologie du cinéma fantastique hollywoodien : la séquence finale se déroule devant le logo de la RKO, les références au cinéma de genre (de Fray Way dans King Kong à Claude Rains dans l'homme invisible) sont pléthores et le mythe de Frankenstein est respecté jusqu'à la coiffure qu'arbore la domestique Magenta et qui n'est autre que celle de la fiancée de Frankenstein.
Hommages et pastiches s'accommodent dans un mélange volontairement agressif et de mauvais goût : la sexualité la plus débridée est célébrée (comment résister à la magnifique Susan Sarandon en sous-vêtements lorsqu'elle entonne son illustre « Touch-a, Touch-a, Touch-a Touch Me » ?) ainsi que l'ambivalence sexuelle (le créateur cherche avant tout à créer son petit giton).
Lorsque débarque un hilarant rockeur (Meatloaf) qui regrette les anciens « samedis soirs », il se fait sauvagement assassiner. Le message est clair : l'époque des blousons noirs est terminée, vive les paillettes et le travestissement !
N'ayant que peu de goût pour les travestis (c'est un doux euphémisme), j'avoue que le film ne me touche pas dans son entier. En revanche, Je goûte volontiers à son humour (ah le sérieux imperturbable du narrateur).
Et puis, quelle bande-son ! Je dirais méchamment (méchamment parce que ça n'est pas tout à fait vrai) que le CD me satisfait presque autant que le film.
Je crois ne jamais pouvoir me lasser des « tubes » comme Over at the Frankenstein Place («There's a light » !), le délirant rock effectué par les transylvaniens à l'arrivée de Brad et Janet (The Time Warp) et le fabuleux Science fiction/Double feature qui ouvre le film.
Rien que pour ces titres et Susan, je verrai et reverrai ce film...
Janet, I love you !
http://drorlof.over-blog.com/article-26742301.html